Le jeûne, c’est quand on décide de mettre son système digestif au repos. Pourquoi est-ce que j’ai eu envie de faire cela ? Comment l’ai-je fait ? Qu’en ai-je retenu ? Voilà ce que je me propose de vous partager dans cet article.

Le principe

Quelle drôle d’idée que celle de ne pas manger ?! A fortiori pour un mini-modèle comme moi, qui ne peut pas donner son sang par de manque de poids.

Il se trouve qu’on nous en parle pas mal en cours, mais c’est aussi dans l’air du temps. N’hésitez pas à aller voir, par exemple, le documentaire Arte rediffusé cette année : https://www.dailymotion.com/video/x31wzrb. Il est très complet, avec des exemples concrets de pratiques dans différents pays, des témoignages de patients et de médecins.

Le constat de base est le suivant : au cours de l’évolution, le corps humain a été confronté à la faim et s’est adapté à la pénurie. Par contre, il n’a pas (encore ?) eu le temps de s’adapter à la surabondance de nourriture telle que nous la vivons dans les pays dits développés depuis moins de 100 ans (post seconde guerre mondiale). Du coup, il s’encrasse au fil du temps :

  • Parce qu’on mange plus que nécessaire. On mange pour tellement d’autres raisons que la faim, nous les humains (notions de plaisir, de partage, d’émotions, …)
  • Parce qu’on mange mal, par manque de temps, de connaissance, de moyens, … par plaisir aussi, parfois (junkfood quand tu nous tiens)
  • Parce qu’on prend des médicaments et qu’avec les principes actifs se trouvent d’autres molécules qu’il faut éliminer
  • Parce qu’on vit au 21ème siècle et pas au jardin d’Eden, donc l’air, l’eau, les sols sont pollués (à des degrés divers)
  • Parce qu’on est stressé et que cet état limite les capacités de notre station d’épuration naturelle
  • Parce qu’on est plus sédentaires que nos ancêtres. La boucle lit-chaise-voiture-chaise-voiture-chaise-canapé-lit ça parle à quelqu’un ? Or des fluides circulent en permanence dans notre corps et ils ont besoin de mouvements musculaires et respiratoires pour être optimum.

Vous avez compris le principe : on a tous des raisons d’être encombrés à l’intérieur. En faisant hiberner notre système digestif, on libère le corps d’une activité chronophage et énergivore. Il peut alors s’attaquer au grand ménage, une aubaine au printemps !

Que tout le monde se rassure, ce merveilleux support qu’est notre corps est organisé pour faire face au manque de carburant. Sur un adulte « standard », on estime qu’il y a 10 Kg de réserve sous forme de graisse, de quoi tenir 40 jours sans manger.

En pratique

Il est communément admis qu’un jeûne d’une semaine est intéressant du point de vue du nettoyage. Mais le corps doit être préparé avant, pour aborder le mieux possible ce changement de régime (c’est le cas de le dire !). Et ensuite, il faudra le remettre en route en douceur. Du coup, le programme se déroule sur 3 fois la durée du jeûne :

  • 1 période de descente alimentaire, durant laquelle on supprime petit à petit les excitants, les protéines animales (dont produits laitiers), les sucreries, ce qui allège déjà le système digestif ;
  • 1 période durant laquelle on choisit soit de ne rien manger (jeûne) ou de manger une seule sorte d’aliment : c’est la monodiète (de fruit ou de légume le plus souvent) ;
  • 1 période de reprise alimentaire, inverse de la descente, où on l’on réintroduit étape par étape les différents aliments.

Comptez donc 3 semaines consacrées à ce soin à votre corps. Autant les phases de descente et reprise sont compatibles avec vos activités habituelles (vie de famille, activité professionnelle, sport, etc), autant la phase de jeûne demande d’être concentré sur elle seule, pour les débutants du moins.

Il existe un certain nombre de séjours organisés par des professionnels, y compris des centres de jeûne. Je ne peux que vous encourager à vous faire accompagner. Jeûner est un processus naturel certes, mais ancestral, que nous avons oublié. Il est donc bon d’être guidé par un professionnel. Il existe notamment quelques contre-indications au jeûne et se renseigner convenablement est indispensable.

La préparation

Le jeûne étant recommandé dans divers cas en naturopathie, je souhaitais en faire l’expérience. Notamment parce que je ne me voyais pas proposer à quelqu’un une technique que je n’aurais pas moi-même expérimentée. Ah les expériences de cette année d’études ! Vous en trouverez plusieurs autres exemples dans cet article : https://vie-talite.com/experiences/.

Prenons donc mon cas : Julie, Homo Sapiens Sapiens de genre féminin, approchant la quarantaine, pesant moins de 50Kg, étudiante en Naturopathie, pas de pathologie déclarée. Voilà pour la fiche clinique.

Jeûner ne me semblait pas une bonne idée, vue ma stature. Et vu mon début d’année haut en couleurs (formation+ déménagement) et les mois de formation encore devant moi. Les expériences ok, mais sans risquer de me mettre dans le rouge ! J’ai donc choisi de me faire accompagner par une Naturopathe en qui j’ai confiance, qui s’adapte au profil des jeûneurs et propose notamment des monodiètes : Graziella Quéron, https://www.graziella-naturopathe.net/.

Me voilà partie sur la semaine du printemps, dans un château en Ardèche, au sein d’un groupe de 10 jeûneurs !

La descente alimentaire s’est bien passée, je me suis régalée sans ressentir de privation. Même me passer de chocolat n’a pas été si compliqué ! J’ai commencé à comprendre le pouvoir du conditionnement de l’esprit : j’avais décidé de me lancer dans l’aventure, ce qui signifiait 3 semaines sans mon petit noir à 70% minimum.

J’ai retrouvé mes comparses dans un lieu paisible, en retrait du monde, entouré de nature. Ca commençait sacrément bien ! Après les présentations, nous avons fait le point sur le planning de la semaine : différentes activités étaient organisées pour nous permettre à la fois d’être actifs, de nous reposer, de nous retrouver.

Château de Liviers, lieu du jeûne
Château de Liviers, Lyas , www.chateau-de-liviers.com
Vue de ma chambre lors du jeûne
Vue de ma chambre sur le Vercors

Le jeûne

Chaque jour commençait avec beaucoup de bienveillance, en prenant des nouvelles les uns des autres : comment était le sommeil, l’énergie ? Où en est-on vis-à-vis de la sensation de faim, les nausées et douleurs éventuelles ? Puis, la journée se déroulait tranquillement, au rythme des activités prévues et des temps de pause. Marche, yoga, conférences, activités créatrices furent autant de façon de se « nourrir » autrement.

Je remarquais que la sensation de faim apparaissait et disparaissait relativement rapidement, plusieurs fois par jour. Rien à voir avec cette faim qui tenaille et semble ne pouvoir nous quitter que si elle est assouvie. Je remarquais vite également que, si mon cerveau tournait à son régime habituel, mon corps ne pouvait le suivre et réclamait de la lenteur. J’ai donc pris soin de me lever doucement, de monter les escaliers tranquillement (et non deux à deux, au pas de course, comme habituellement). J’ai ainsi pu réviser mes cours, préparer un examen et écrire sur ce blog, sans souci.

Cela dit, après 3 jours, l’épreuve de la douche s’avéra compliquée : ramasser le shampooing au sol, puis monter les mains sur ma tête était presqu’au-dessus de mes forces ! Après vérification, ma tension était à 8, ce qui, je le savais, signifiais pour moi la fin du jeûne et la reprise alimentaire.

J’ai donc recommencé à manger des fruits consistants en milieu de journée (banane, avocat), en plus du smoothie du matin et de la soupe du soir. Mais qu’on se rassure, 1h après le smoothie, ma tension était remontée. J’ai poursuivi la semaine avec le groupe en m’alimentant de fruits et de légumes, ce qui continuait d’être plus léger pour mon système digestif que mon alimentation habituelle. Cela lui laissait donc encore du champ pour terminer le nettoyage en cours.

En termes de décrassage, j’ai particulièrement apprécié le hammam : m’abandonner à sa chaleur écrasante, qui ouvre les pores de la peau et donne l’occasion d’éliminer par les glandes sudoripares du corps tout entier. Elle force à ralentir encore d’avantage. J’ai remarqué je la supportais moins que d’habitude, moi qui ai pourtant l’expérience des saunas allemands. Boire fut d’autant plus important pour renouveler l’eau évacuée.

Pour ceux qui se demanderaient combien j’ai perdu de poids, disons entre 3 et 4 kg. Je n’ai pas de chiffre exact, changement de domicile, donc de balance, oblige. Je les ai retrouvés tranquillement (et uniformément) sur les semaines suivantes. Ouf, je peux remettre d’autres pantalons que slim et leggin !

Photo 1er et dernier jour de jeûne
Photo de moi aux 1er et dernier jour de jeûne.
La joue est creusée, mais le regard ouvert.
Projet réalisé par Stéphanie Januskievicz –  www.zetoil.com

Les leçons

Comme dans nombre de mes activités, je retiens avant tout l’expérience humaine. Cela soude de partager cette aventure de la privation volontaire de nourriture ! J’y ai fait de belles rencontres et le lien tissé entre nous perdure (merci la technologie).

D’un point de vue apprentissage naturo, j’ai pu vivre et observer différents types de jeûne et différentes réactions à ses étapes. Cela renforce ma croyance en la nécessité d’individualiser le suivi, tel que peut le faire Graziella.

Mon regard sur ma faim a changé : avant elle me rendait irritable et impatiente, pouvant même occasionner des migraines. Maintenant je relativise beaucoup plus : je n’ai pas de quoi tenir 40 jours sans manger, mais quelques heures : oui pour sûr !

Ma constitution n’est résolument pas faite pour le jeûne (sans déc’ ?). Je vais donc tester autre chose à l’automne, comme une monodiète de pomme ou de raisin, qui consiste à ne consommer qu’un seul aliment, à volonté, pendant plusieurs jours. Et si je sens que c’est encore trop challengeant pour mon organisme, monodiète de riz complet. Cela fera une expérience, donc une connaissance, de plus.

Et vous, quel est votre point de vue sur le jeûne ? L’avez-vous déjà pratiqué, l’envisagez-vous ou est-ce impensable pour vous ? N’hésitez pas à nous partager votre opinion via la section « Commentaires » ci-dessous.

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3 thoughts on “En route pour mon premier jeûne”

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