ou comment le projet prend forme ?

J’ai quitté mon emploi en sachant que l’humain devrait être au centre de mon prochain projet professionnel et que le sujet de la nutrition me faisait vibrer. Je démarre donc mon bilan de compétences avec ces éléments.

Lorsque l’on aborde mes expériences et réalisations professionnelles, je suis factuelle sur les aspects techniques. La coach souligne la qualité de mon parcours, les multiples compétences acquises. J’acquiesce, sans émotion. Ces traits-là ne me font plus vibrer, comme des outils devenus inutiles. Exception faite de tout ce qui a trait à l’organisation : préparer, planifier, me projeter, anticiper. Ca c’est mon kif et je sens que cela resservira ailleurs. Ca sert dans ma vie quotidienne, déjà !

A l’opposé, je m’anime dès que je parle de travail en équipe, de réalisations communes. Le management n’est pas évident tous les jours, loin de là, et demande beaucoup d’énergie, mais ça m’a vraiment passionnée. J’ai été bien plus heureuse les fois où j’ai réussi à motiver un collaborateur que celles (pourtant plus fréquentes) où j’ai atteint un objectif chiffré ! Je garde d’ailleurs en tête quelques phrases que j’ai reçues comme des cadeaux et qui ont fait que je me suis sentie utile.

Note à l’homo sapiens sapiens : il est quand même dommage que ces déclarations arrivent généralement au moment de se séparer, non ?

Et on rejoint là la recherche de sens.

Mon ressenti, les échanges et tests sont tous d’accord : j’ai besoin de sens et de me sentir utile ! Bien au-delà de participer au remplissage des étagères de supermarchés.

Pour moi, cela passe par le lien humain. Quel que soit le domaine de ma vie, il est plus coloré si je suis entourée. Et c’est là une révélation en quelque sorte : je me voyais comme indépendante et appréciant la solitude. Mais cette vision occulte alors ma dimension sociable, cet élan qui me pousse vers l’autre, même inconnu, qui m’a permis de recréer un réseau à chaque déménagement (et il y en a eu !) et toutes ces relations que j’entretiens depuis longtemps, bien souvent à distance. Voilà une croyance levée.

Le sens viendra également d’un alignement de ma vie professionnelle avec mes préoccupations personnelles, notamment sur le respect de l’homme et de son environnement. Au fil des réflexions, cela se fait de plus en plus clair.

Il est temps d’écouter ma petite voix

Celle qui dit que je veux aider les gens à se sentir mieux … Pas celle qui lui rétorque « Mais pour qui est-ce que tu te prends ? ».

Alors je creuse et je repense à mes conversations sur la définition de la santé avec mon ami ostéopathe. Il en ressort clairement que, d’après moi, pour être en bonne santé, il faut :

  • Manger sainement ; et oui depuis que 2 microscopiques gamètes se sont rencontrés dans le ventre de notre mère, qu’est-ce qui nous fait grandir et nous maintient en vie ? Ce que nous mangeons. Il me semble donc évident que pour que la machine fonctionne correctement, il lui faut du carburant de qualité, sinon elle s’encrasse.
  • Bouger ; je préfère ce mot à l’expression « faire du sport » que je trouve plus réductrice. Notre corps a besoin de mouvement, d’utiliser ces centaines (oui centaines) de muscles dont il est doté. Et aujourd’hui, force est d’admettre que nombre d’entre nous sommes plutôt statiques (lit – voiture – chaise de bureau – chaise de table – canapé).
  • Prendre soin de son corps ; le soigner au sens propre, que ce soit par les soins cosmétiques, les massages, le repos, etc. Tout ce que l’on peut faire pour chouchouter cette merveilleuse machine sans laquelle nous n’existerions pas.
  • Prendre soin de sa tête, car il n’est plus à prouver que le mental agit sur le physique (et inversement).

Et là bien sûr, le métier de Naturopathe se dessine.

Mais je ne suis pas encore prête

Une partie de moi s’accroche au besoin (typiquement français) de certification reconnue. Et la petite voix rabat-joie en remet une couche sur le thème de l’imposteur « Toi l’ingénieur, naturopathe ?! ».

Alors je cherche les métiers en rapport avec la nutrition : médecin nutritionniste ? Non, pas question de faire médecine. Diététicienne ? Pourquoi pas ? Je me renseigne sur les programmes de BTS et DUT, qui ne me font pas rêver. Je vais faire des enquêtes métier, idem. Il en ressort que les postes salariés sont rares et qu’en libéral, malgré le diplôme d’état, il n’est pas aisé de se faire une clientèle. Vais-je faire 2 ans d’études pour exercer ensuite un job qui ne me satisfera que partiellement ?

J’envisage alors une trajectoire en 2 étapes : diététicienne, suivi d’une formation en coaching, pour devenir« coach nutritionnel », avec une légitimité via l’expérience en diététique. Je ne suis pas convaincue.

La coach du bilan me questionne : « Avez-vous regardé les programmes d’écoles de Naturopathie ? » Et là, c’est terrible ! A la fois les programmes m’enthousiasment et leur variété m’effraie. Je m’explique : comme la profession n’est pas réglementée, il existe des tas de formations hyper différentes les unes des autres, en termes de nombre d’heures, de matières abordées, de validation, etc. Et globalement, pour les établissements les plus (re)connus, la scolarité se fait sur 3 ans le week-end. Or moi, je ne me vois pas attendre tout ce temps, vu que je ne travaille déjà plus. Argh !

Comment tout se met en place finalement

Je me sens découragée, mais fortement attirée, je me dis donc que je vais trouver une solution.

Parallèlement, j’ai retrouvé « mon amoureux d’il y a 17 ans » comme j’aime à le décrire. Et oui, maintenant, il y a de la place pour un homme dans ma vie et la nature a horreur du vide, c’est bien connu 😊 Chemin faisant, il me propose de venir vivre avec lui, près de Toulon, maintenant que je ne suis plus liée à Strasbourg par mon job. J’ai besoin de réfléchir, cela fait tellement de changement !

Je continue donc mes recherches avec cette possibilité en tête. Je poursuis alors la piste d’une école en 1 an à Hyères (20km de Toulon), piste que je n’avais pas encore investiguée car les infos sur le net étaient chiches (j’apprendrai plus tard que c’est voulu). Au cours d’un échange téléphonique, le responsable de la formation a des mots qui résonnent en moi : « ici c’est scientifique », « pas ésotérique », bingo ! Parce que, pour me sentir légitime dans une telle profession, je ressens le besoin d’un solide socle scientifique.

Par une belle synchronicité, les portes ouvertes de l’établissement ont lieu peu de temps après, à une date à laquelle j’avais prévu d’être chez mon ami. Il n’en faudra pas plus que cette rencontre avec les formateurs pour me décider à écouter toutes mes cellules qui, à leur manière, crient GO !

La prochaine session, en avril, est complète et trop proche pour moi de toute façon. Je m’inscris pour la session de janvier : lettre de motivation à l’appui, ma candidature est retenue. Youpi !

J’y suis presque

Finalement, ce timing qui peut sembler éloigné (janvier 2019, alors que j’aurais pu être prête pour septembre 2018) est certainement le bon. J’ai pris le temps de clore le bilan de compétences et de quitter sereinement l’Alsace. J’ai emménagé dans le Var et pris 2 mois de vacances avec mon chéri. Un truc qui ne m’était pas arrivé depuis l’été post-Terminale puisqu’après ce fut jobs d’été, stages, travail ! Sur l’automne, j’ai pris le temps de vivre et de découvrir la région et ses habitants.

Mine de rien, une année s’est écoulée depuis que j’ai arrêté de travailler. Je n’ai pas vu le temps passer, jamais je ne me suis ennuyée, mais surtout j’ai savouré la vie à ma sauce et à mon rythme. Je suis profondément satisfaite d’avoir su (et pu) prendre ce temps pour moi.

mon projet en germination

 Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait. Tant de découvertes m’attendent avec l’entrée en formation ! Mais l’important est que je me sens confiante, je ne regrette pas mes choix. Je sens que je suis sur la bonne voie, pour moi telle que je suis maintenant. Et puis, je suis excitée comme une gamine à l’idée de retourner à l’école, de me faire de nouveaux copains et d’aller acheter une trousse et des stylos !

Qu’est-ce que cet exemple de cheminement suscite en vous ? Est-ce qu’il vous parle ? N’hésitez pas à partager vos réflexions et vécus, à poser vos questions et à vous répondre les uns les autres grâce à la section « Commentaires » ci-dessous ou sur la page Facebook   https://www.facebook.com/Vie-talité-2172386579680499/

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Et si vous vous interrogez sur le bilan de compétences, vous pouvez consulter l’article précédent : https://vie-talite.com/zoom-sur-le-bilan-de-competences/

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15 thoughts on “Germination”

  1. Hello Marie !
    Toujours aussi agréable de te lire. C’est mes petits moments « détente » quand j’ai un mail sur un nouvel article 🙂
    Cela résonne tellement avec mon parcours et mes interrogations au sujet du coaching et je comprends mieux notre rapprochement également depuis notre rencontre à la soirée Découverte de Coaching Ways à Strasbourg ! Et dire qu’on a déménagé à quelques kilomètres également… il n’y a jamais de hasard ;)) mais ça reste hallucinant 🙂
    Plus que quelques jours et tu vas pouvoir commencer une nouvelle année, une nouvelle formation, une nouvelle transformation (que je te souhaite aussi intense que la mienne 🙂 et de nouveaux articles pour qu’on puisse suivre en live ce nouvel élan 😉
    Take care et à tout bientôt 🙂

    1. Hey Jo, merci pour tes mots.
      Il n’y a pas de hasard en effet, mais de belles synchronicités.
      A très vite pour de nouvelles aventures !

  2. Bonjour!
    Qu’est-ce-que ton histoire résonne en moi, c impressionnant! On a déjà discuté (tu dois en avoir marre d’ailleurs) mais je me retrouve totalement dans ton histoire-vécu. Perso j’ai découvert le management grâce à l’armee (Officier pendant 8 ans) et tout comme toi j’ai compris que faire réaliser à son équipe ce qu’au début on aurait pas parié le moindre sou est vraiment quelque chose d’exceptionnel. S’adapter aux différentes personnalités et se rendre compte qu’en face nous avons des etres humains est vraiment ce qui m’a plu. Mais tout comme toi je suis partie car je voulais me rendre utile. La carrière d’officier est un peu particulière et avec mon dossier je n’aurai pas pu avoir de poste avec mes idéaux donc je suis partie. Sans rancoeur, ce n’etait plus ma voix et il fallait que je parte.
    Je ne me lancerai pas dans l’alimentation (même si j’ai un master en microbiologie que j’ai éprouvé en entreprise de fabrication de produits laitiers) mais plutôt dans l’environnement. C’est ça le domaine que j’ai identifié et qui me fait vibrer. J’ai fait aussi un bilan de compétences mais il a été trop rapide et je ne connaissais pas encore cette inspiration pour la nature en général.
    J’ai comme toi cette peur car je n’ai pas de diplôme dans cette branche mais je ne désespère pas de 1/ trouver un travail qui me plaise et 2/ faire une formation qui me donnera un peu plus de poids dans mes entretiens.
    Merci encore à toi pour tes témoignages. C’est ce genre d’expérience qui me convainc de vivre à fond et de n’avoir aucun regret. 😁😁
    Merci et bonne journée!!

    1. Merci pour ton message Céline. Et non je n’en ai pas marre, loin de là ! J’admire ton honnêteté, pas simple de s’exposer ainsi donc bravo.
      Je te souhaite une belle recherche, tiens-nous au courant de l’évolution de ton projet !
      A très vite donc.

  3. Et bien, quelle année riche 🙂 ! Et nul doute que 2019 te réservera encore de bien belles surprises 🙂 ! Un grand bravo pour ton parcours si inspirant !

  4. Bonsoir Julie,
    Je suis ravi de te lire, de te voir avancer ainsi en harmonie avec tes ressentis, tes besoins et tes souhaits. Apprendre à me respecter a été essentiel dans ma nouvelle vie ou j’ai pu m’entourer de personnes bienveillantes. Tout devient si simple, si évident …
    Des bisous
    laurent

  5. tu as un peu d’avance sur moi parce que tu as lâché ton ancien boulot.. je vais m’inspirer pour ne pas avoir peur de le faire au plus vite.. Merci Julie pour ton partage <3

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